Développement Spirituel

Le jour où je me suis incarné – Au nom du Ciel 4

Dans ce quatrième épisode de Au nom du Ciel, roman autobiographique et channeling, Ganji revisite en esprit le jour où il s’est incarné : la descente de son âme dans son corps.

Les pages que vous allez lire m’ont été transmises jour après jour par mon guide Iurikan et sont de loin le plus beau témoignage que j’ai reçu du Ciel. Elles revisitent ma vie depuis ma naissance, en dévoilant le sens caché de chaque épisode marquant. On y découvre la scène occulte de notre monde mais aussi, la présence à mes côtés, discrète et touchante, des anges qui se sont promis de « me rendre un jour mon sourire » et ont fait de moi celui que je suis aujourd’hui. Message d’amour et d’espoir pour tous, je vous livre chaque mois un nouvel épisode. Ganji

Carla et Fernando célébraient leur union et déjà, souhaitaient ardemment sa venue. Lui, de ses grands yeux, il observait paisiblement sa destinée. Pleinement conscient de son avenir, il attendait son heure. Au loin les astres lui livraient en silence un message clair : il devait venir au monde. Le moment venu il serait aveuglé par la lumière crue du jour, il recevrait un nectar rare: l’amour d’une mère. Ils se pressaient aux coudes à coudes car ils étaient nombreux à patienter ainsi, contemplant le spectacle infiniment grandiose de la voûte céleste à laquelle ils appartenaient tous. Elle était leur patrie et ils partaient en mission dans cet ailleurs si différent, ils y naîtraient, incarnés dans la « materia prima ». Là était le génie universel : la fusion des mondes, la sexualité des dimensions paradoxales. Nul désert, nul vide, nul néant. Ils appartenaient à une pulsion créatrice, à cet art transcendant tout art, toute science : la Vie.

En bout de ligne, il observait l’astre bleu aux vapeurs blanches, un volume parfait, immense, à l’esprit remarquable et grandiose. Il était aussi ce magnétisme formidable, promesses d’aventures et de périls en tous genres. Soudain, une terreur fugace frôla son esprit parfaitement conscient de cette incroyable folie : son tour était venu. L’humanité lui tendait la main et instantanément il la saisit. Il quitta le flottement placide à une vitesse folle pour sombrer dans l’inconscience, sorte de coma, un non-soi.

Longtemps, il crut ne pas exister. Mais ses nouveaux organes, si intimes soient-ils lui donnèrent bien vite le ton. Il était alimenté par plus grand que lui, un grand cétacé ou tout autre mammifère aurait pu être sa mère. Elle était vaste, elle aussi, immense par son pouvoir. Cette chaleur cotonneuse, cette dimension liquide lui rappela l’origine de toute vie sur cet astre, sa qualité intime, son ADN.

En gestation, il découvrait sa parenté avec cet autre qui allait « l’aimer », disait-on ici. Ses émotions lui arrivaient par vagues, douces et parfois violentes. Il était attendu, appelé à un destin. Le monde l’accueillerait avec sa cohorte de frissons et de périples. Sa présence en ce ventre avait un sens qui demeurait pour l’heure confidentiel. Dans sa bulle, dans sa douce cellule, il purgeait une peine voluptueuse qui lui avait fait bien vite oublier les diamants de l’étendue cosmique.

Soudain l’alerte fut donnée : déjà, la masse nourrissante se cabrait pour l’expulser comme un vulgaire paquet. L’alcôve se déchira, toute la matière se répandit vulgairement comme la viande sur l’étal. Il vint au monde dans un fracas de sons dérangeants et intimidants, le choc fut immense. Enfin, des mains barbares l’empoignèrent par les pieds et le frappèrent, comme si cela ne suffisait pas. Il était puni mais de quoi l’accusait-on ? Déjà tout l’écœurait. Suspendu dans un vide glacial, il déversa son dégoût et sa colère en un cri d’une intensité inouïe ! Il était capable de cela. Il était fier de cette force en lui qui serait désormais son rempart aux membres de cette espèce terrestre qui célèbre la souffrance, la violence physique et morale.

Pourquoi cette brutalité était-elle si nécessaire et si commode à leur existence qu’ils en honoraient l’enfant dès sa venue ? Mais qui étaient donc ces pitoyables primitifs sans pitié qui ne se souciaient pas même de la profondeur secrète des choses? Qui étaient ces voyous pour le séparer de sa mère patrie, de sa terre chérie, matière d’amour qui n’avait pas son pareil dans cet univers carcéral ? Sa décision était nette et claire : il ne se laisserait pas faire. Seul et résigné, Il fut lavé des restes précieux de sa matière première. Qu’allait-il devenir, quel horrible cachot allait l’avaler ? L’attente avait été bien longue avant que des secousses d’une force inimaginable le propulsent vers l’étroit orifice, mais maintenant qu’il découvrait cette sauvagerie au grand jour, il regrettait déjà bien fort son paradis perdu, son ivresse gestationnelle.

En reprenant conscience, il sentit de nouveau celle qui l’avait porté en son sein. Il entendait son cœur essoufflé et son ventre qui le berçait lentement au rythme de ses respirations. Ses souffles s’abattaient gracieusement sur sa petite tête qui souriait intérieurement. Elle était là, sa mère, l’enveloppant de sa magie, il était revenu à elle par l’extérieur pour écouter sa symphonie. Il sut qu’elle s’endormait paisiblement, et il fut rassuré. Elle l’aimerait à jamais et elle ne cesserait jamais de le lui dire avec ses mains, son cœur et son souffle. Ganji comprit que dans ce monde qui l’attendait, un tel amour serait rare. Ses bras tout entier recevaient cette beauté. La Création lui avait donné une mère. N’était-il pas le plus beau, le plus chanceux des bébés ?

Ganji

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