Entre le bien et le mal n’existerait-il pas une 3ème voie ? Ganji invite notre pensée conditionnée à sortir du manichéisme pour explorer cette voie peu empruntée : celle du réel.
Ange ou démon, prophète ou antéchrist, victime ou bourreau…
Notre pensée ne semble s’accorder que sur un air de musique binaire.
La lumière opposée à l’obscurité, le vide et le plein, l’amour versus la haine, la vie contre la mort, le début opposé à la fin…
Ne souffrons-nous pas de soumettre la réalité à nos conditionnements moraux limités?
Pouvons-nous avoir encore confiance en cet infatigable besoin de plier la vie à nos jugements personnels? Sommes-nous condamnés à vieillir avec nos conditionnements?
Si la réalité est en effet toujours plus ou moins ce que nous voulons qu’elle soit, pouvons-nous alors nous satisfaire de ce que nous en faisons?
Ce qui est sûr, c’est que la vie, l’univers, la nature, le règne animal se passent aisément de nos points de vue. Leur grandeur, leur puissance existent en dehors de nos filtres mentaux.
Puisque nous ne sommes que de brefs soleils, employons donc notre temps à ne pas trop penser. Vivons sans heures, car tout ce qui mesure lèse.
Or tout ce que nous pensons mesure!
Dans une certaine cohésion fluide, tel un fleuve dont les vagues sont sa propre expression, ainsi soyons nos propres jours… soyons silence et n’espérons rien qui n’existe déjà en nous-même.
