Comment Ganji est devenu chamane ? Parce que Iori était gravement malade, parce que tous deux se trouvaient près d’une forêt regorgeant de secrets médicinaux, Ganji fut un jour initié par son maître spirituel reptilien aux vertus du champignon magique doré.
Comment Ganji devint le disciple de GoAl, puissant reptilien blanc aux connaissances stupéfiantes ? Plongez dans la lecture du 1er volet des Chroniques reptiliennes (compilation des enseignements de GoAl).
Iori et moi sommes revenus dans le Morvan au début du mois de novembre. Rien n’avait changé mise à part la température et les feuilles qui partout avait jauni. Seuls les sapins demeuraient fidèles à eux mêmes, avec leur stature haute et massive, et leurs larges branches garnies d’épines bien vertes. Nous avons regagné Chassagne, enchantés d’y rester une semaine. Nous avons passé notre temps à parcourir les nombreux sentiers qui sillonnaient la campagne tel un rituel obligatoire. Iori redécouvrait la campagne qu’elle avait connu enfant. J’éprouvais une jubilation sereine à découvrir la moindre colline, à écouter mes pas parcourir la mousse. Si nous nous perdions, nous parvenions toujours à nous frayer un chemin jusqu’à la maison, ce petit jeu nous amusait beaucoup.
Terrassée par un « mal » étrange
Le lundi 8 novembre après le petit déjeuner, comme Iori se sentait fatiguée, je fus pris d’une envie irrépressible de marcher et la laissais se reposer. Ce matin-là je me sentais gaillard, comme soulevé par une énergie toute nouvelle. Je remontais d’un pas alerte les pentes boisées que j’avais découvert la veille. Mais cette vivacité disparut lorsque la faim s’insinuant en moi, vint me tenailler l’estomac vers 11h. Je m’assis alors sur un rocher à la mousse épaisse et confortable pendant ce qui me semblait un long moment. Devant moi, à quelques mètres à peine se tenait un magnifique champignon à l’allure fière. Son chapeau rond comme un point brillait de ses teintes ocres et dorées. Il régnait en maître par sa beauté unique sur le bois silencieux. J’ai fermé les yeux et j’ai alors vu Iori souffrir le martyre, subissant d’insoutenables douleurs dans le bas-ventre. Soudain les images disparurent, je me levai prestement, soucieux de rentrer au plus vite pour m’assurer de son état. Je la cherchai dans toute la maison et la découvris dans sa chambre, étendue sur le lit, raidie par de puissantes douleurs qui semblaient s’acharner sur elle. Nous étions seuls au milieu de la forêt du Morvan, avec pour unique voisine une femme de 87 ans, sourde et sénile.
Visions chamaniques
Aucun médicament ne semblait la soulager. À ses côtés, je pris sa main dans la mienne et l’aidait à respirer le plus profondément possible jusqu’à ce les premiers signes de soulagement de fassent sentir. À bout de forces, elle sombra dans le sommeil en fin de journée. Vers 3h du matin je fus brusquement tiré de mon sommeil et remarquai que j’y voyais dans l’obscurité, tout était clair autour de moi comme nimbé d’une aura subtile. Naturellement je m’assis en tailleur afin de méditer en prenant bien soin de ne pas réveiller Iori qui semblait enfin en paix. Sans plus attendre, je demandai à GoAl de m’apprendre un moyen de la guérir. Je sentis alors un changement de conscience s’opérer. Je revis le chemin que j’avais emprunté cette après-midi-là et le beau champignon doré qui se tenait cette fois-ci au milieu du sentier. “Le Ponga était là pour toi”, entendis-je très distinctement dans mon esprit. Je me voyais sur le rocher où je m’étais reposé, mais j’étais tout autre: l’expression de mon visage exprimait une profonde sérénité.
Les rayons du soleil perçaient à travers les vieux volets en bois et venaient taquiner mes yeux, ils finirent par me réveiller. Iori n’était déjà plus dans le lit, j’en conclus qu’elle devait être guérie. Je descendis dans la cuisine et ne remarquai aucun reste de petit déjeuner sur la table. Je sortis dans le jardin et la retrouvai sur la terrasse. Elle était prostrée, le visage blême, tordue de douleur, ce qui m’horrifia. À cet instant, les visions nocturnes revinrent à moi immédiatement et je compris les paroles de GoAl, je compris que le champignon s’était posté là pour Iori, et pour elle seule. Je sentis la cohérence parfaite de cet enchaînement de situations, l’incroyable équation de ces événements sans liens apparents. Cédant à cette prise de conscience toute mon attention, j’enfilai un blouson et sorti en expliquant rapidement à Iori ce qui m’était arrivé. Le chien de la voisine qui d’habitude était parfaitement indifférent, m’accompagna, précédant mes pas à travers bois jusqu’au fameux champignon avec un enthousiasme que je ne lui connaissais pas. Le Ponga était toujours là au pied des fougères, discret, revêtu de cette magnificence que mes visions nocturnes lui avaient conféré. Mon état esprit était tout autre, j’étais fasciné. Je me suis lentement approché de lui et l’ai cueilli en prenant bien soin de ne pas de le maltraiter. Sa chair était d’un blanc immaculé et il sentait bon la terre humide. En rentrant, je n’eus aucun mal à convaincre Iori d’ingérer le champignon qu’elle avala sans peine vers 15h.
Découverte du champignon magique
Après une petite heure où il ne se passa rien, son corps et son esprit commencèrent à s’engourdir, puis Iori fut emportée par une légère transe. Sous l’action du champignon magique, ses douleurs semblaient s’être évanouies, puis enfin les visions l’emportèrent loin de moi. J’observais attentivement son monde intérieur l’absorber petit à petit au-delà de la réalité. Je fus présent à ses côtés durant toute l’après-midi. Je priais, dressant mes bras au Ciel et invoquant GoAl de toutes mes forces. Elle souriait par moments comme si l’univers entier l’accompagnait. Vers 17h30 enfin, elle rejeta par la bouche assez bruyamment une matière épaisse qui vint se coller sur la bassine que je lui tendis. Je sus que cette matière n’était que la partie visible d’une substance invisible fondamentalement négative. Iori paraissait à l’évidence soulagée. Vers 20 heures, elle libéra un deuxième jet tout aussi puissant. Ce fut le coup de grâce. Lentement, elle se laissa alors glisser dans son épaisse couette. Elle ne revint à elle que peu avant minuit. Elle me tint alors un discours décousu: “ Je me suis sentie accompagnée et protégée… je te sentais… ton énergie bienfaisante… j’ai senti une présence noire… très mauvaise… c’est elle qui m’inflige ces douleurs… pour me punir… je me suis détournée de la famille… elle déteste le chemin que j’ai pris depuis qu’on est ensemble ! elle me soumettre… je devais… j’ai rejeté son venin ! mais pas fini… elle va pas lâcher comme ça… mais c’est déjà ça… ce premier combat est une victoire.”
Nous ne comprîmes la teneur de ses propos que quelques semaines après. Mais pour l’heure les douleurs avaient disparu, évacuées avec les matières malsaines que Iori avait rejetées. Son visage était d’un rose éclatant et délicat comme si elle avait rajeuni. Son regard apaisé me rassura. Le surlendemain elle passa toute la matinée au lit, entre siestes et méditations. De mon côté, enthousiasmé par l’incroyable découverte de ce champignon guérisseur, je parcouru les collines environnantes durant une bonne partie de l’après-midi en quête d’autres Pongas… en vain. Nous partîmes samedi matin, laissant derrière nous une expérience inattendue dont GoAl nous avait fait cadeau. Notre voiture passa devant le jardin de Marcelle, notre voisine, que nous avions saluée la veille. Son chien avait à nouveau ce regard creux et indifférent que nous lui connaissions si bien.
Ganji et Iori
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