Développement Spirituel

La course aux super pouvoirs

Notre siècle, âge d’or New-Age, a fait surgir un nouveau genre humain qui sauve le monde à travers ses super pouvoirs magico-spirituels. Retour sur la naissance d’un monstre…

L’impérialisme néo-spirituel

L’Homme est fondamentalement un conquérant. Seules quelques ethnies dans le monde sont totalement étrangères à ce comportement funeste et destructeur. Il conquiert la terre, les pays, les peuples, les ressources, les matières premières, il conquiert les étoiles et les planètes, ou plus simplement les cœurs, les clients, l’approbation de ses proches… et certains y trouvent leur idéal: la gloire ! Cette culture stimulée et obnubilée par la dopamine est notre carotte quotidienne, notre moteur permanent. Le monde occidental dont nous faisons partie s’est bâti sur l’esprit de conquête lui-même synonyme d’impérialisme. Voilà le sens du bonheur tel que nous nous le figurons depuis notre plus tendre enfance, consciemment mais surtout inconsciemment. Nous ne savons pas que nous faisons partie intégrante de cet esprit.

Aujourd’hui nous ne colonisons plus comme avant « la terre des autres », mais nous asservissons les peuples selon un modèle pyramidale international : le modèle économique ultra-libéral. Le meilleur des mondes en somme. Nous n’esclavagisons plus les peuples mais ils sont bien contraints de se plier à nos besoins « d’Hommes supérieurs ». L’argent est la base du système mondial dans lequel nous nous inscrivons tous et qui asservit les peuples tout entier. Cet effroyable système pyramidal soumet la vie politique internationale, la vie diplomatique, et maintenant même la vie religieuse et spirituelle. Il contraint les réfractaires, les rebelles de tous bords car c’est un système violent, tentaculaire et omniprésent. Ceux qui veulent échapper à cette malédiction finissent bien mal car nos sociétés n’ont pas pitié des « loosers ».

C’est ainsi que nous voyons émerger dans nos sociétés un drôle de spécimen, depuis les années 70 : le néo-spirituel. Totalement ambivalent, il tente de survivre à l’ultra matérialisme en se tournant vers « l’amour » et la « lumière » mais il porte en lui les germes de l’impérialisme : sa mégalomanie, sa violence, sa soif de pouvoir.

Avec le New-Age « on peut tous devenir Dieu »

Dans le contexte Anankea, Iori et moi voyons venir à nous beaucoup personnes fatiguées de ce monde brutal et lasses d’une vie qui leur vole leur dignité. Elles expriment souvent le sentiment d’être prises au piège de ce système déshumanisant et recherchent une alternative à ce modèle. Mais nous voyons arriver à nous également un autre public, bien différent, une communauté de gens qui vivent apparemment en marge de ce système, de leur propre volonté, sans être affectés par leurs choix « révolutionnaires ». Des individus qui ont décidé de faire table rase des dites valeurs de la société matérialiste, laborieuse et industrielle. Après l’Homo sapiens, je vous présente l’Homo-potentis: l’homme fasciné par les pouvoirs occultes et magiques.

Le sorcier des temps modernes est un sauveur

Certains d’entre eux veulent connaître le moyen de contacter les Reptiliens, d’autres veulent « momifier de la viande fraîche » (c’est-à-dire d’autres humains), certains affirment pouvoir rajeunir, être capable de se passer de sommeil, se nourrir uniquement de « prãna », « soigner l’eau » grâce à une harpe en cristal, se « décalcariser la glande pinéale », lire dans les nuages et dans les signes (qui se multiplient à l’infini), soigner à distance, faire voler les objets, lire dans les pensées, manipuler et contrôler les autres à distance, être l’épouse d’un dragon, voir les fées, dialoguer avec les dieux de l’Égypte ancienne, libérer les mémoires cellulaires, entrer en contact avec les défunts, guérir les autres en dansant etc… Ces personnes rivalisent d’imagination lorsqu’il s’agit d’énumérer les super pouvoirs dont elles sont extrêmement fières. Malgré tout, elles se rejoignent dans le fait de vouloir briller à travers leur « exceptionnalité »! Car, toujours selon elles, elles ont une MISSION à accomplir ici bas. Grâce à leurs super pouvoirs et à leur caractère exceptionnel, elles vont pouvoir sauver le monde.

Il faut voir l’incroyable mégalomanie de cette nouvelle espèce, obsédée par l’aura et l’influence sociale, le magnétisme, la puissance sexuelle, la mission de vie, le sauvetage et la rééducation de l’humanité. Leurs objectifs fantasques sont véritablement sans limites. La liste est malheureusement interminable. Leurs buts, exprimés ou inavoués, sont toujours forts imaginatifs, chacun explorant avec frénésie les dédales d’un ego gonflé à bloc par l’hystérie de la propagande New Age qui promet monts et merveilles à celui et celle qui rêve d’enchanter sa vie. 

Je vous invite toutes et tous à voir ou revoir cet admirable dessin animé créé par Walt Disney où l’on peut voir Mickey chargé du ménage chez un grand magicien à barbe : Fantasia. Un long métrage à scénettes toutes plus poétiques et symboliques les unes que les autres. Mickey profite de son absence pour s’amuser avec les objets magiques du sorcier. Au début tout se passe bien, mais bientôt c’est la catastrophe : il se noie dans une marée d’eau qu’il ne parvient plus à contrôler. Il doit alors faire face à l’inondation totale. Celle allégorie est intéressante à différents niveaux et s’adresse à tous les publics, grands et petits. Elle démontre le caractère imprudent et dangereux de celui qui cherche par tous les moyens à s’octroyer des dons qui ne lui sont pas reconnus par la nature. Vol, usurpation, mégalomanie, convoitise, vanité, mythomanie… tous les maux de notre société actuelle sont mis en scène.

Le New-Age rend fou

Cela fait plus de 16 ans à présent que nous constatons effarés Iori et moi les ravages du New-Age sur la santé mentale, car les gens sont tellement fascinés par les pouvoirs occultes qu’ils en deviennent fous, c’est une priorité pour eux afin de mieux contrôler leur vie et celle des autres, ils perdent tout recul critique. Ce qu’ils appellent le merveilleux, l’enchantement, l’éveil, les « éveils » de toute sorte ne sont que des moyens irrésistibles de matérialiser leur besoin de pouvoir, de mieux gérer leur vie et de survivre à une société maladivement matérialiste, vide de sens, un monde vidé du sentiment sacré qui méprise outrageusement la noblesse des choses simples, la modestie, la délicatesse et la patience.

Où va-t-on comme ça je vous le demande ? Matérialistes et enchanteurs se réunissent tous dans ce même endroit périlleux au sommet d’une falaise, toujours plus nombreux au bord du précipice, toujours plus pressés au bord du vide, et vous connaissez la suite…

Un Antandroy me parle de l’Homme Blanc

Je garderai toute ma vie en mémoire ces moments rares passés auprès de ce peuple digne et généreux qui m’a accueilli les bras ouverts au fin fond du désert malgache. Dans le sud de Madagascar : les Antandroy vivent nus et pêchent la nuit mais aussi une bonne partie de la journée sous un  soleil de plomb, sans électricité, sans eau potable à portée de la main. Les nuits sont fraîches dans ce pays. Un soir, j’échangeais avec le sage de la tribu au coin du feu, fort heureusement il parlait un vieux français créolisé que j’arrivais à comprendre malgré tout.

Et voici ce qu’il me dit au sujet de l’homme blanc :

« Les blancs qui ont une âme sont dominés par ses exigences. Fascinés par leur âme, ils deviennent leur esclave. Ils l’écoutent sans arrêt et cherchent par tous les moyens à la satisfaire (leur âme). Ces blancs là ne sont pas bien différents des hommes qui sont obsédés par les objets car il viennent ici pour les mêmes raisons : il viennent nous voler notre savoir. Le matérialiste nous vole nos terres et celui qui a une âme nous vole nos pouvoirs.

Ici nous vivons chaque jour grâce au ciel, au vent, à l’eau, aux poissons. Les grands esprits nous ont enseigné à être forts pour survivre dans ce désert. Et cela fascine les blancs.

Seulement le blanc ne vit pas avec nous car c’est trop inconfortable pour lui. Quand il s’installe ici c’est pour nous voler, puis quand il a acheté nos terres, profité de nos richesses et de notre science de la vie, il s’en va ailleurs recommencer la même chose.

L’homme blanc est un démon qui avance la main tendue et le sourire confiant, mais c’est un démon. »

Ces mots me bouleversèrent. C’était en 1997 et j’avoue que je n’avais pas compris grand-chose à l’époque à cet incroyable discours. Je crois même que ma conscience le refusait. J’ai même pensé qu’il était fou et qu’il dramatisait gravement la situation, car en regardant autour de moi je me disais qu’au fond j’avais affaire à un être désœuvré au milieu d’un paysage aride, et je n’y voyais alors aucune source de richesses. Peut-être avait-il raison le vieil homme mais je crois en l’Homme malgré tout, je crois en sa capacité à se remettre en question car sans révolution intérieure l’homme est tout simplement foutu. Son avenir est alors fortement compromis sur cette Terre.

En conclusion

Nous conquérons avec notre argent, avec la violence de notre autorité et avec nos stratégies permanentes. Finalement nous passons à côté des belles choses de la vie. De sa noblesse, de sa beauté ineffable. Et je parle non pas de ce qui est à la portée du regard ou du cœur, mais de ce qui nous change à jamais, ce qui nous rend plus généreux, plus profonds, plus simples et plus ouverts.

Il nous reste finalement beaucoup de conquêtes à vivre et à découvrir : la simplicité, la noblesse, la modestie et la grandeur de l’esprit. Voici les défis qui s’imposent dès à présent à celui et celle qui veulent découvrir un nouvel horizon. Voici selon moi les promesses d’un avenir radieux béni par les dieux.

Ganji Anankea

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