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L’Initiation dans la Grèce antique : l’art oublié de la Connaissance

La Grèce antique nous a légué un modèle de Connaissance exceptionnel, imparable, simple et accessible à tous. Nous vous invitons à le redécouvrir, pour en bénéficier vous aussi…

Quand on dit « Initiation en Grèce antique », on pense immédiatement à « rites secrets », « Culte des mystères », « ésotérisme », « divinités ». Et s’il y avait méprise ? Et si la Connaissance relevait davantage d’un art de vivre, un processus simple et accessible à tous ? Plongez avec nous l’espace de quelques lignes dans une sagesse oubliée, qu’il ne tient qu’à nous de ressusciter.

Le modèle de la Connaissance en Grèce Antique

Apprendre à travers le dialogue : une leçon d’ouverture, d’humilité et de simplicité

Le dialogue était au centre du processus de connaissance dans la culture hellénique. Les Grecs aimaient à se « frotter » les uns aux autres, ils avaient besoin de l’altérité, de se confronter à celui qui pense différemment, à cet autre qui possède un savoir différent, un savoir qui surprend, et pousse au renouvellement. La rencontre permettait donc aux Grecs de confronter leurs idées, leurs opinions, leurs questionnements et connaissances. Il y avait là tout un art de vivre dans l’ouverture, l’humilité et la remise en question, on s’enrichissait du produit des autres. Ainsi la science personnelle de chacun se renouvelait en permanence.

L’œuvre de Platon nous dévoile les innombrables dialogues de Socrate et illustre bien cette approche de la connaissance. On voit à quel point la rencontre et la confrontation d’idées, étaient au centre du processus de la connaissance. C’est sans doute en cette gymnastique de l’esprit exigeante que réside le génie de cette regrettée civilisation. Mais il y a une autre vertu propre à la culture hellénique, qui explique son grand dynamisme, et dont on parle moins : c’est sa simplicité.

L’élitisme : ennemi du Bien et la Connaissance

Contrairement à notre société élitiste, dans la Grèce Antique, nul besoin de s’appeler Platon ou Aristote pour être digne de considération et pris au sérieux. Un simple artisan pouvait faire l’objet d’une grande attention, si on lui reconnaissait de l’esprit, une sagesse et une science peu communes. Un petit pêcheur pouvait être un grand philosophe et reconnu comme tel. Ainsi, de nombreux personnages, appartenant à divers milieux, avaient leur place au sein de cette société où ils occupaient des fonctions relatives à leurs « dons » et à leur nature : oracles, prophètes, devins, pythies, ermites, ascètes, artisans, commerçants, pêcheurs, bergers, philosophes, sociologues, scientifiques, médecins, politiciens… s’écoutaient et interagissaient sans préjugés

Le savoir n’était pas l’apanage d’une caste de privilégiés, ayant fait leurs preuves, échelon après échelon, au sein de clubs, sectes et autres institutions pyramidales. De même, les domaines de connaissances n’étaient pas cloisonnés et hermétiques les uns aux autres. Dans notre culture, nous sommes incapables d’imaginer un tel système de transmission de la connaissance.

Aussi, quand il est question d’Initiation dans la Grèce Antique, nous portons souvent l’accent sur les rites secrets, comme « les cultes des mystères ». Nous projetons sur la culture hellénique le modèle de la connaissance que nous pratiquons, un modèle élitiste et pyramidale. Mais « l’initiation », dans la Grèce Antique, se déroulait d’abord au grand jour, dans la rue, sur une place de marché, dans un salon, chez un ami, ou la chaumière exiguë d’un ermite… L’initiation était partout, tout le temps. C’était un art de vivre. Un sport national.

Une sagesse profonde semble avoir nourri cette approche unique de la connaissance et de la vie, une forme d’intelligence qui nous est devenue aujourd’hui si étrangère. Un comble pour une civilisation qui se revendique la digne héritière de la grande civilisation grecque antique…

Une société extrêmement dynamique

Ainsi armée d’une ouverture d’esprit dynamique, d’humilité, de curiosité et de simplicité, la société grecque de l’antiquité a connu un essor exceptionnel à tous points de vue. Elle s’est épanouie de façon si resplendissante que son éclat perdure encore aujourd’hui. Ce qui est surtout admirable, c’est que ce système profitait à tout le monde.

Les confréries, par exemple, qui étaient nombreuses, partageaient leurs savoirs et se consultaient sur tout type de questions, en particulier en situation de crise : une maladie tenace, un problème politique, une question philosophique cruciale, un phénomène de société complexe… Il n’était pas rare – chose impossible aujourd’hui en Occident ! – de voir médecins, oracles et philosophes s’associer pour comprendre l’origine d’une maladie incurable et découvrir le remède le plus approprié. Une fraternelle entraide et un respect mutuel, permettaient à ces différents corps de métiers de travailler de concert sur des sujets pourtant très délicats.

La Grèce Antique a donc engendré des sociétés extrêmement dynamiques, dans lesquelles les « sachants » savaient conjuguer leurs savoirs afin d’apporter les solutions les plus pertinentes aux problèmes les plus complexes. Dommage que la culture occidentale aie évacué depuis longtemps cet aspect de la culture helléniste.

Aujourd’hui nous baignons dans une culture tellement égo-narcissique que les intellectuels reconnus – souvent les plus consensuels – sont vénérés comme des dieux. Tandis que les philosophes et autres intellectuels non médiatisés, qui apportent un point de vue différent et critique, sont malheureusement marginalisés ou traités de complotistes. Il semble hélas que le génie grec de l’antiquité, ce système de connaissance d’une sagesse peu commune, soit mort et enterré avec cette civilisation.

Le rôle de la Connaissance « inaccessible »

La place fondamentale du Devin

Dans la Grèce Antique, les personnages ayant un accès à l’Invisible, comme le devin ou l’oracle, avaient toute leur place dans le cycle de la vie. Leur savoir était pris très au sérieux. C’est là toute la différence avec notre société qui n’apporte aucun crédit au savoir qui ne passe pas par le rationnel et par l’Égo.

Aujourd’hui, nous ne nous référons jamais à la dimension invisible, énergétique, occulte et « intelligible » de notre monde. Dans cette dimension, chaque objet du monde sensible (une maladie par exemple) trouve son origine, son essence et sa cause. Nous l’excluons et la méprisons. Et pourtant son accès est fondamental pour comprendre et expliquer bon nombre de phénomènes dont l’origine se situe dans la dimension énergétique : maladies incurables, désordres mentaux, troubles de la personnalité, vampirisme, relations toxiques, émotions parasites, handicaps, troubles cognitifs, conflits politiques…

C’était traditionnellement le rôle du chamane, du médium et du guérisseur, de « voyager » dans ce monde pour en rapporter des explications et des remèdes.

La preuve par Socrate

Socrate, lui-même, qui recherchait par dessus tout la Vérité, consultait les oracles. De son propre aveu, il confesse avoir visité l’oracle de Delphes qui le proclama «l’homme le plus sage». Ce fut pour lui le point de départ d’une longue quête identitaire et initiatique. Dans la Grèce antique, consulter un oracle était en effet l’occasion d’initier un travail sur soi très profond. Car finalement, il s’agissait toujours d’un rapport à soi.

Ce n’était pas tant la vérité qui intéressait les grecs, en tant qu’objectif ultime. La vérité, c’était l’accouchement du travail que l’on faisait sur soi. C’est ainsi que la civilisation grecque antique a favorisé l’éclosion des plus belles personnalités et nous a légué d’innombrables trésors.

Le rôle de l’ermite en tant que modèle

Certains individus vivaient seuls dans les périphéries des villes helléniques (certains totalement isolés dans la nature), dans le dénuement le plus total, pendant parfois plus de 30 ans ! Ils s’isolaient afin d’expérimenter l’état de dénuement le plus total et faisaient vœu de chasteté, à tous les niveaux. Ils ne se privaient pas uniquement d’amour et de sexe. Ils traquaient en eux le moindre désir, la moindre illusion, ils étaient attentifs à chaque manifestation de l’égo et aux instincts les plus bas, ils chassaient de leur vie chaque source de perversité et d’aliénation. Ils cherchaient la Vérité et la Liberté coûte que coûte. Quel courage ! Aujourd’hui, leur « austérité » rebute et nous laisse perplexe.

Diogène de Sinope, dit le cynique, philosophe

Cependant, les ermites et ascètes avaient leur place dans le cycle de la vie, ils occupaient une fonction dans la vie terrestre très spécifique. Leur ascétisme, leur endurance à l’austérité et toutes les vertus qui en résultaient, étaient admirées. Ainsi, leur présence était-elle recherchée, en dépit de leur allure repoussante, car ils vivaient souvent dans des conditions extrêmes.

C’est pourquoi de grands esprits comme Platon et Socrate, étaient capables de parcourir des dizaines de kilomètres pour aller visiter un vieil ermite (que nous traiterions aujourd’hui de vieux fou ou de pouilleux) et recevoir de sa simple présence, une nourriture spirituelle unique et précieuse.

Nota bene : cette tradition bien entendue n’a pas complètement disparu, comme en témoigne la vie de frère Antoine, un ascète de 92 ans qui vit dans une grotte dans le Var depuis 50 ans. Il est un modèle pour les nombreuses personnes qui viennent le visiter.

En conclusion

Le naufrage du monde moderne

Aujourd’hui, le clivage est absolu entre rationnel et irrationnel. Cette frontière infranchissable rend la rencontre et le dialogue entre ces deux mondes impossible. Nous nous privons ainsi d’une manne de connaissance et d’une dynamique considérables. Plus redoutable encore, ce mur de mépris ouvre la porte au grand n’importe quoi. En réaction au désert spirituel dévastateur, une nouvelle spiritualité émerge de façon triomphante.

La néo-spiritualité, ou le « new-age », se réapproprie les codes, les croyances et les archétypes des sociétés antiques et tribales. Une armée de chamanes, guérisseurs et médiums subitement « appelés », se lève depuis des années partout dans le monde et déverse des inepties sans nombre, des pseudos connaissances sur l’Invisible. La néo-spiritualité se fait le porte-parole d’une dimension qui ne lui est pas accessible, car elle est le privilège d’un petit nombre d’individus qui naissent avec une nature et des prédispositions particulières, et dont le rôle ne se révèle qu’après une longue initiation personnelle (c’est le cas de Ganji). Enfin, ce statut doit être reconnu et consacré par les dieux, au terme d’un long et éprouvant chemin de croix. C’est seulement à ce moment là, que la personne devient apte à officier. Il s’agit véritablement d’une voie mystique.

Ainsi, privée de cette sagesse d’origine divine, notre société vit un véritable naufrage, une décadence et dégénérescence sans précédent.

Prenons exemple sur la Grèce Antique !

La Grèce antique était, du point de vue de la Connaissance, une perle rare, une terre féconde, où l’on pouvait côtoyer des personnalités d’une grande noblesse et richesse intérieure. La plus belle façon d’honorer cette illustre civilisation, c’est encore d’éprouver par soi-même sa fabuleuse sagesse, redonner vie à ses préceptes, à son modèle de la connaissance: le « frottement » aux autres. L’alchimie qui s’opère entre deux esprits riches qui se « frottent » l’un à l’autre donne de l’Or. Cet or, c’est la Connaissance. La bonne nouvelle c’est que c’est accessible à tout le monde, partout et à chaque instant.

Rencontrer l’autre, s’ouvrir au dialogue, à la remise en question, partager, confronter ses idées, poser des questions, oser être « bête », bouger ses certitudes, provoquer la « crise » intérieure… pour accoucher d’une pensée plus riche et approcher peu à peu la vérité… tout cela nous est accessible dès maintenant. Mieux que de lire, mieux que de sanctifier les textes des plus grands philosophes de la Grèce Antique, faisons vivre leur sagesse, ressuscitons leur art de vivre… en nous-mêmes. Il nous invite au renouveau, à la renaissance, à la liberté intérieure et à l’épanouissement ! Et tout cela gratuitement 😉

Iori

Cet article a été élaboré à partir des informations transmises à Ganji, médium et chamane, par notre guide Iurikan.

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