La Kundalini est une puissante et merveilleuse énergie spirituelle de guérison et de transformation de soi. Et la bonne nouvelle c’est que chacun ou presque peut oser rêver la rencontrer un jour. Cet article vous livre des clés solides pour comprendre et approcher ce phénomène fascinant.
Ganji confronte ici son propre vécu aux légendes urbaines (largement issues du mouvement new-age) pour dresser un portrait aussi fidèle que possible de la Kundalini. Il propose également une manière plus respectueuse de l’aborder afin de donner au plus grand nombre la possibilité de jouir un jour de cette science extraordinaire, tour à tour guérisseuse, initiatique et profondément transformatrice.
Kundalini et Caducée : une étonnante similitude
On le retrouve partout : le Caducée, symbole de la médecine conventionnelle, est représenté en bleu, en vert ou en or sur l’enseigne des pharmacies, sur la plaque des cabinets de médecine générale ou encore sur la porte arrière des ambulances. Ce symbole quel est-il ? Tantôt une large coupe autour de laquelle s’entortille un gros lombric ressemblant vaguement à un serpent, tantôt une paire d’asticots enroulés autour d’un bâton ailé, en voilà une façon de représenter les ouvriers de la santé ! C’est pourtant ainsi que l’on nomme le Caducée en Occident.
En réalité, Kundalini et Caducée ne font qu’un si l’on en croit les mythes fondateurs à l’origine de ces représentations (cliquez sur les liens). En effet ces symboles puissants sont tous deux intrinsèquement liés à la guérison, à la santé, à la connaissance de soi et au désir de s’élever spirituellement. Mais dans l’antiquité, seuls les dieux détenaient les rennes du mystérieux serpent – nous le nommons Iori et moi le Cobra Sacré – les Hommes quant à eux étaient condamnés à un dur labeur sur eux-même (n’ayant pas le même niveau spirituel que les dieux) pour mériter sa manifestation. Telle était et telle demeure la différence majeure entre l’Olympe et les simples mortels que nous sommes. Puisque Hadès nous met à l’épreuve chaque jour en s’efforçant de nous entraîner dans les mondes abysses ténébreux de notre monde, il nous incombe de déployer une force spirituelle opposée pour nous élever et déjouer les pièges de l’ego. Nous devons prétendre à plus de dignité, de connaissance de soi et de sagesse. Nous pouvons le faire à travers la pratique assidue de la méditation véritable mais aussi au travers de l’initiation au Cobra sacré – le culte du Caducée – un rite hermétique dont la pratique authentique était bien connue des antiques et prestigieuses civilisations comme l’Egypte et la Grèce antiques.
Le culte secret du Caducée dans la Grèce antique
Dans la mythologie grecque le Caducée d’Asclépios, dieu de la médecine, ainsi que les attributs de sa fille Hygie, déesse de la santé et de l’hygiène, représentaient des forces sacrées : des principes essentiels qui accompagnaient la guérison du malade. Le Caducée, attribut divin hautement sacralisé, était au cœur d’un culte secret dans toute la Grèce antique. Les fonctions qui lui étaient associées permettaient au futur initié d’entrer dans son propre processus de guérison et de transformation. Une structure thérapeutique fort complexe caractérisait ce rituel qu’il nous est aujourd’hui très difficile de connaître avec précision. Le fait est qu’il existait en Grèce des sanctuaires où les malades se rendaient pour être guéris. Ils y pratiquaient le fameux rituel d’incubation. Les dieux transmettaient en rêve aux intermédiaires terrestres, des prêtres-médecins, de précieuses orientations dont le patient et initié avait besoin pour préparer la cérémonie. Ces enseignements étaient toujours précédés d’une initiation secrète, réservée aux futurs fidèles du Cobra guérisseur. On faisait des offrandes, des sacrifices et des dons pécuniaires. Le patient-initié devenait ainsi l’adepte d’Asclépios et d’Hygie.
Depuis l’aube de l’humanité et à travers tous les continents : la pratique thérapeutique ne vaut rien sans une initiation et quand la maladie conduit à la connaissance, l’Éveil n’est jamais bien loin.
Ma rencontre avec la Kundalini
Nous savons bien peu de choses sur Elle et pourtant, Elle sait absolument tout de nous : la Kundalini.
En 1986, alors que je m’exerçais chaque matin depuis plusieurs mois à la pratique d’un mantra, je fus surpris par la manifestation soudaine de cette puissante entité, qui jaillit en moi tel un jeyser, de façon totalement bouleversante. Je pris peur. La Kundalini se retira instantanément. Je n’étais pas prêt. Je dus attendre encore quelques mois avant que le phénomène se manifeste de nouveau et parvienne cette fois au bout du processus, c’est-à-dire jusqu’à l’Éveil, le dépassement de l’Ego, l’humilité et l’unité finales. Depuis, j’ai appris à mieux la connaître et à la respecter. Ce qui ne fut pas une mince affaire tant elle est surprenante et insaisissable.
Lorsque, telle une éruption volcanique, elle surgit et nous fait face, la Kundalini intimiderait le plus vaillant d’entre nous. Mais lorsqu’elle s’adresse à nous – vous avez bien entendu ! – la crainte fond comme neige au soleil pour faire place à une confiance absolue tant son « charisme » est empreint d’une profonde bienveillance. Celle-ci transcende en nous l’Ego et nous revenons alors à notre origine, l’origine de toutes choses : le Tout Éternel et Infini.
Malgré un premier rendez-vous manqué, j’ai finalement eu la “chance” de rencontrer le cobra sacré un matin de novembre 1987. Il s’est présenté à moi lors d’une pratique matinale en compagnie de mes camarades bouddhistes (cliquer sur le lien ci-dessus : L’Éveil). Je pratiquais à cette époque la voie du milieu recommandée par le Bouddha Siddhartha et depuis plusieurs mois, je me levais chaque jour aux aurores pour prendre la posture avec enthousiasme durant près d’une heure et demie.
Je fais un aparté pour préciser que ce mystérieux phénomène n’est pas un concept exclusivement hindou ou orientale. On peut vivre un éveil de la Kundalini sans pour autant être indien, sans pratiquer le yoga ou parler sanskrit. D’ailleurs, le culte du cobra sacré est présent dans de nombreuses traditions de part le monde et fait l’objet de croyances encore vivaces de nos jours.
Ce matin là donc, je fus récompensé de mon assiduité par la puissante énergie de la Kundalini puisque celle-ci se manifesta avec fulgurance et fendit instantanément l’opacité de mon mental jusqu’à en suspendre toute activité pendant plusieurs heures! En transcendant les limites du mental, j’avais dépassé la mort pour ne plus faire qu’Un avec le Grand Esprit. Je reconnus dans cette union ma véritable nature, infinie et éternelle. Quelques mois plus tard, j’abandonnai la communauté bouddhiste pour suivre les recommandations de la Kundalini qui me mena pas à pas au-delà de mes limites, de mes peurs et de mes espoirs. Depuis cette époque – c’était il y a 30 ans déjà ! – elle est devenue ma plus fidèle alliée sur le plan spirituel et thérapeutique. Cet article est en quelque sorte ma modeste contribution à l’un des plus merveilleux mythes de l’histoire humaine.
La Kundalini : un phénomène « tendance » très lucratif
Placée en top du hit parade des concepts new-age tendances, la Kundalini attire les foules. C’est le must have du moment dans le domaine de la spiritualité ! Ainsi nombreux sont ceux et celles qui convoitent aujourd’hui sa puissance légendaire et espèrent connaître un jour un éveil de Kundalini. Du coup ce phénomène de mode est devenu en même temps une véritable entreprise très lucrative. Cette énergie spirituelle sacrée inspire de nombreuses personnes irrévérencieuses, qui s’empressent de diffuser l’idée prometteuse selon laquelle il est facile de réveiller la Kundalini. Les cours d’éveil de Kundalini fast-food ou encore, le « domptage » de cette force sauvage à travers des ateliers pseudo spirituels, se multiplient. La vulgarité pleut pour promouvoir une réalité hautement sacrée.
Çà et là on voit apparaître moult « spécialistes » de la Kundalini qu’il suffit d’écouter pour comprendre qu’ils n’ont jamais vécu une seule manifestation authentique de Kundalini (ou alors par hasard) et qu’ils ne savent absolument pas de quoi ils parlent. Leur connaissance du phénomène, très limitée et intellectualisée, manque cruellement de vécu personnel. On voit ainsi fleurir depuis quelques années de nombreux cours de Kundalini Yoga, particulièrement recherchés, dont la version originelle était enseignée de façon confidentielle aux sadhus les plus expérimentés. La grande foire new-age rivalise d’offres particulièrement alléchantes. J’ai moi-même testé quelques uns de ces cours avec curiosité et constaté que le participant devait bien souvent se contenter de belles paroles. En effet, la plupart de ces ateliers proposent une « méditation guidée » : l’enseignant vous auto suggestionne en décrivant pas à pas ce que vous êtes sensé ressentir, vous avez le descriptif – très conceptualisé – mais pas le vécu! Plutôt frustrant. Autrement dit, ces techniques se basent essentiellement sur l’auto-suggestion. D’autres cours sont beaucoup plus physiques, à tel point qu’ils n’apportent finalement rien de plus qu’un « cours de tonification musculaire ».
Mais surtout, ce qui est navrant dans tout cela c’est que l’esprit n’y est pas. La Kundalini étant un phénomène spirituel, elle ne devrait jamais être « forcée » et provoquée de façon artificielle. Elle devrait être l’aboutissement logique, la récompense sainement méritée, d’un travail de méditation mené sur soi patiemment, et dont le but premier serait : l’élévation spirituelle à travers la rencontre et le dépassement de l’égo.
La spiritualité améliore la productivité
En effet, quelque soit le cours ou le « workshop » proposé, l’esprit sacré demeure le grand absent. La quête originelle de l’élévation spirituelle et l’esprit de dévotion qui accompagnait celle-ci, sont désormais détournés au profit du bien-être, concept phare dans nos sociétés actuelles essentiellement matérialistes. En effet, la pseudo spiritualité new-age est tout entière dévouée à nos besoins quotidiens de productivité, afin de nous maintenir avec efficacité dans les rouages du système. Tout espoir véritable de rencontre avec la Kundalini est donc banni. Alors que le but originel de tout yoga est de faire de nous des êtres libres et spirituellement épanouis, la pratique du yoga se résume dans nos sociétés consuméristes et narcissiques à une fonction essentiellement hédoniste. D’ailleurs, par essence, notre système socio-économique occidental s’oppose ouvertement à l’esprit sacré véritable, rappelons qu’à l’origine, le sadhu devait rejetter tout statut, tout objet de convoitise, tout attachement et lien social. C’était la base du sacerdoce de tout yogi.
Ainsi notre société utilise la symbolique et la rhétorique mystique pour cadrer et discipliner les gens afin de les rendre encore plus productifs. Il est bon et sain d’être Zen, de ne pas juger, d’être capable de gérer son stress, ses émotions et la pression phénoménale imposée par le monde du travail actuel. Le « bon » citoyen aujourd’hui c’est celui qui accepte l’inacceptable avec le sourire et sans faire de vagues. L’agressivité et la souffrance produites par un système, lui-même hautement agressif, sont ainsi jugulées. L’Occident est ainsi astucieusement parvenu à détourner les pratiques orientales mystiques au profit de son impératif de productivité. Le Kundalini yoga a donc fonction d’adaptogène, il est un placebo qui répond au stress et assure la pérennité de la machine néo-libérale, tout en limitant la casse. En plus, toute tentative d’émancipation et d’autonomie personnelle est maîtrisée puisque le pratiquant demeure dépendant de son professeur et d’un système de pensée « positiviste », et par extension du système de productivité.
L’éveil de la Kundalini se mérite
Avant de tutoyer les Dieux, apprenons à les respecter.
Si l’éveil de la Kundalini est aujourd’hui hautement plébiscité dans le milieu des thérapies alternatives, elle n’en demeure pas moins une entité sacrée, autonome et insaisissable comme le soulignent les anciens maîtres. C’est une rencontre qui se mérite : la Kundalini n’est pas à notre service.
La réalité c’est que la Kundalini ne se livre pas comme ça, pas plus qu’elle ne se soumet à la contrainte et aux caprices des hommes. Elle se présente à l’individu qui se montre à la hauteur des nombreux défis qu’elle suscite en lui. Il est d’ailleurs aussi inutile de la craindre que de la convoiter. En effet ce phénomène ne relève pas plus de l’entité malveillante que de la force aveugle qu’il nous faut domestiquer, contrairement aux croyances douteuses qui circulent.
La confusion vient que la littérature néo-spirituelle affirme que chacun d’entre nous héberge une Kundalini en « stand by », logée au creux de nos reins au niveau du chakra racine, et que celle-ci attend son réveil. Selon cette croyance, nous sommes des demi-dieux en sommeil, l’accès à notre Kundalini est donc un dû. Or il en est tout autrement : nous n’hébergeons pas la Kundalini, il s’agit d’une entité autonome, extérieure à nous, une force d’une intelligence supérieure… bien supérieure à la nôtre. Il est vrai que lorsque celle-ci se manifeste, elle semble littéralement s’éveiller et se dérouler à partir du périnée. La confusion est donc aisée. Mais cette énergie n’est pas humaine et la nature de son intelligence est toute différente, elle est fondamentalement supra-humaine. Autrement dit, elle n’obéit pas à notre volonté humaine mais à des principes bien supérieurs qui savent exactement quand et pourquoi se manifester. Et heureusement pour nous !
Donc avant de « chevaucher » la Kundalini, il est fondamental de bien comprendre la notion même de l’engagement dans la voie mystique. Je veux parler d’un engagement corps, âme et esprit, un engagement inconditionnel et sans limites, qui ne doit en aucun cas dépendre d’une tierce personne. Car « l’Olympe » est réservée à celui ou celle qui sait faire preuve de respect et de dévotion à travers la méditation quotidienne, la contemplation, la prière, le jeûne et le rejet systématique des « valeurs » égocentriques qui caractérisent notre humanité ordinaire.
L’éveil de la Kundalini, tel que je l’ai connu, s’invite en nous lorsque les conditions sont favorables. L’attitude est capitale : tout comme le pratiquant Zen qui pénètre le dojo, nous devons développer envers le Cobra sacré une attitude correcte basée sur le respect, l’écoute, l’humilité ainsi qu’une volonté saine et non capricieuse. Nous ne devrions jamais négliger l’aspect sacré de cette démarche ô combien délicate.
Le vrai but de la voie spirituelle doit viser la libération de l’esprit et l’intégration de l’essence même de la Vie et non l’atteinte inconditionnelle du bien-être, de la joie, de la paix ou de l’amour, ces derniers attributs étant plutôt des conséquences de l’Illumination et non des buts en soi. L’engagement sans condition et le respect sont les deux aspects essentiels de cette initiation. Par ailleurs, il s’agit d’une démarche intime, subtile et complexe qui requiert l’assistance d’une personne avisée, elle ne saurait être entreprise dans n’importe quel cours de quartier. Le professeur doit être un authentique initié, c-a-d être lui-même dans une authentique démarche de dépassement de l’égo et avoir vécu un véritable éveil de Kundalini.
Comment se manifeste la Kundalini ?
J’aime à décrire la Kundalini comme l’appendice guérisseur de Dieu. Comme je l’ai dis plus haut, l’intention divine s’invite en nous lorsque nous sommes prêts, spirituellement et humainement parlant. L’intention divine pénètre alors l’individu en passant par un orifice invisible situé au niveau du sacrum (le promontoire sacré). Autant vous dire que la rencontre est bouleversante, elle est chaque fois totalement unique et sacrée. Le Caducée répand son énergie de vie, précieuse et transformatrice, dans tout notre être, reformulant complètement notre personnalité, nos codifications génétiques et énergétiques : nous sommes littéralement redéfinis. Plus que cela, nous sommes anoblis. C’est un sacre, un événement unique et rare que nous parvenons difficilement à comprendre avec la tête, il faut bien l’admettre.
La Kundalini s’élève toujours du bas vers le haut (du sacrum au cerveau), il ne peut en être autrement. Si vous sentez un phénomène de ce type pénétrer par la tête, il ne s’agit en aucun cas de la Kundalini. Elle peut être fulgurante ou lente et enveloppante, mais toujours impressionnante et incroyablement « vivante ». Nous sentons alors une colonne d’énergie massive et intense apparaître en nous et s’élever, s’amplifier, avec notre regard intérieur ébahi. Sa science et sa conscience infiniment vaste s’imposent avec grâce et bienveillance.
Lorsque le Caducée se manifeste à nous c’est que nous sommes capables d’affronter et d’assumer une telle rencontre, c’est là l’unique condition. Je dis « assumer » car le travail qu’elle opère en nous est chaque fois transformateur et restructurant, il faut donc s’être préparé psychologiquement au changement, le désirer profondément, l’avoir admis en nous comme une nécessité fondamentale.
Ce que la Kundalini guérit
La première fonction de la montée de la Kundalini est de nous restituer la capacité à conscientiser notre monde intérieur (psyché, inconscient et corps organique). Notre corps n’est plus cette matière opaque et inaccessible mais un monde surprenant totalement inédit, qui nous interpelle à mesure qu’il s’anime sous nos yeux par la magie du déploiement de la Kundalini en nous. En devenant soudainement le temple qui accueille cette entité sacrée serpentine, nous devenons capables de nous éveiller à nous-mêmes.
Les occasions qui m’ont été données de rencontrer cette entité extraordinaire m’ont laissé sans voix. C’est en effet une rencontre que l’on n’oublie jamais, un vrai choc. Elle génère un tsunami intérieur qui nous marque à vie. Je le répète, sa « fonction » en nous est avant tout d’ordre bénéfique : elle guérit ! Et ce faisant, elle enseigne. Nous devenons conscients de l’origine de nos maux et, par extension, de l’origine de tout désordre énergétique : dépendances, parasitage, asthénie, dépression, conditionnements, traumatismes, mémoires karmiques, maladies chroniques, tumeurs malignes et j’en passe. Elle est également et surtout la médiatrice du monde supérieur Divin. Bouddha en savait quelque chose, il est d’ailleurs souvent représenté en compagnie d’un cobra géant qui le protège, profondément bienveillant, évidemment ! 😉
Ego versus Kundalini
Pourquoi si peu d’entre nous la rencontrent ?
Je le répète, il faut être prêt.
Mais comment se préparer au mieux ?
Tout d’abord il est absolument fondamental de savoir se remettre en question. Nous devons nous ouvrir au changement, nous rendre disponible à une possible et profonde transformation de notre identité. Et cela exige de nous au préalable, d’être capable de nous confronter à nos défauts, manquements, failles et faiblesses. Il faut pouvoir accueillir une représentation de nous plus saine, plus noble, supérieure en somme. Le travail sur l’égo est donc la base. Sur ce chemin, votre volonté, confiance, honnêteté, humilité et détermination feront toute la différence.
La pratique quotidienne de la méditation du Souffle* (voire ci-dessous) me paraît être la méthode idéale, une base de travail efficace. Mais cela ne suffit pas, l’état d’esprit est lui-aussi capital : l’humilité est indispensable. Attention à la fausse humilité, avoir la conviction que l’on est humble n’a rien à voir avec le fait d’être réellement humble et modeste. Je parle ici de rébellion : on se rebelle contre un mental complexe et autoritaire qui contrôle notre image en permanence et ne souffre pas la moindre égratignure à son amour propre. L’humilité est ce combat. Il n’est en aucun cas un acquis, le fantasme d’être déjà ce disciple parfait…
*La discipline du Souffle est une technique qui porte l’accent sur la respiration : assis en tailleur, le pratiquant concentre son attention sur son souffle. Avec la pratique, l’inspiration et l’expiration deviennent plus profondes, plus lentes, plus longues. L’intervalle entre inspiration et expiration s’allonge également. La concentration prolongée sur le souffle induit peu à peu l’interruption de l’activité du mental (égo), ce qui permet d’accéder à un état d’être et de conscience supérieurs. Des manifestations énergétiques peuvent également apparaître à ce moment là.
Se rebeller contre l’ego est donc un aspect fondamental de cet engagement. L’ego, cette entité pathologique et dégradante est un véritable boulet parce qu’il nous limite, nous appauvrit et nous déstabilise constamment. Chaque jour, il atrophie considérablement notre champ de conscience, et restreint ainsi notre accès à notre monde intérieur (biologique, psychique et énergétique) et bien entendu à la dimension spirituelle. Plus nous nous identifions à l’Ego, plus nous sommes faibles face aux multiples pièges de l’incarnation: les désirs et besoins que notre mental, notre corps et notre environnement socio-culturel nous imposent. Cela fait de nous des êtres incomplets, frustrés et mythomanes car il nous faut endosser chaque jour un rôle social, une personnalité de façade totalement fausse (ou presque) et suffisante.
Obsédés par les objets extérieurs et les mille et un plaisirs addictifs qui les accompagnent, nous nous coupons de nous et nous privons de notre capacité à nous renouveler. Nous sommes réduits à l’état de figurants passifs, de fantômes, dépendants de tout et surtout de rien. Et malgré le tourbillon quotidien qui nous emporte dans ce qui ressemble à la vie, nous demeurons de simples marionnettes au service d’un ego narcissique et exhibitionniste. Seule la véritable révolte (l’humilité) peut mettre un terme à cet engrenage destructeur, un engrenage à l’image de notre société décadente et profondément inconsciente du péril qui la guette.
Pour conclure
Rencontrer la Kundalini, l’expression fabuleuse de l’intelligence universelle en nous, est probablement l’expérience la plus extraordinaire que toute existence puisse rêver.
Les Dieux nous ont légué un pouvoir pour nous dépasser ! Même s’il demeure inutilisé, il n’est pas pour autant entièrement passif. Lorsque nous sommes prêt, un mécanisme s’enclenche naturellement en nous. Avec patience et persévérance dans la voie de l’humilité et de la démystification de l’ego, nous sommes tous capables de rencontrer le Cobra sacré un jour. Lorsque son action en nous, aussi imperceptible soit-elle, est encouragée par des efforts constants et sincères, sa présence discrète irradie tout notre être à chaque instant de ses messages subtils qui sont autant d’appels à la révolte, à la libération, à la réalisation de soi.
Mais à ceux et celles qui souhaitent goûter un temps soit peu ce privilège, je recommande avant toute chose d’en abandonner le fantasme. Car ce puissant désir vous trompera, vous corrompra même. Les chemins trop évidents et balisés sont en matière de spiritualité les sentiers les plus trompeurs. Il est toujours préférable d’adopter une véritable discipline spirituelle, concrète et quotidienne, comme la pratique du Souffle* (voire ci-dessous) ou de la méditation (au sens originel et classique du terme). Et afin de mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez solliciter dès à présent la sagesse infinie de l’Intelligence Supérieure par la prière avec le Salut au ciel.
Et ne vous découragez pas ! Même si vous ne percevez pas de signes évidents dans les débuts, vous êtes entendu et vous finirez par être exaucé. La dimension supérieure vous donnera un sérieux coup de pouce, soyez en sûr. Afin de devenir l’artisan efficace de votre libération intérieure, ne cédez jamais à la capricieuse impatience, à la peur ou à l’abattement qui viennent en fait de votre mental… Vous verrez alors que le Cobra Sacré ne manquera pas de récompenser vos efforts. Il s’invitera assurément dans votre vie pour votre plus grand bonheur et de nombreuses aventures en perspective!…
*La discipline du Souffle est une technique qui porte l’accent sur la respiration : assis en tailleur, le pratiquant concentre son attention sur son souffle. Avec la pratique, l’inspiration et l’expiration deviennent plus profondes, plus lentes, plus longues. L’intervalle entre inspiration et expiration s’allonge également. La concentration prolongée sur le souffle induit peu à peu l’interruption de l’activité du mental (égo), ce qui permet d’accéder à un état d’être et de conscience supérieurs. Des manifestations énergétiques peuvent également apparaître à ce moment là.
Ganji, avec le concours de Iori
Avertissement
À la lecture de cet article, votre mental va tenter de s’emparer des informations les plus stimulantes. Cet « organe » de contrôle tend à l’obésité intellectuelle, il développe chez l’individu une forme de mythomanie en s’appropriant des savoirs accumulés dont il n’a pas la connaissance empirique (vécue). Dès lors, nous demeurons prisonniers de la forme sans pouvoir accéder au fond. Lire, sans chercher à retenir, est une attitude salutaire car elle déjoue la stratégie du mental : avorter toute expérience concrète qui pourrait découler de cette lecture…