L’Éveil spirituel est sans nul doute l’expérience spirituelle la plus belle et la plus transformatrice qui soit. Mais pour autant, il n’est pas une fin en soi. C’est au contraire le début d’une nouvelle vie ! Ganji vous livre ici son expérience.
Qu’est-ce que l’Éveil spirituel ?
Il y a tellement à dire sur l’Éveil spirituel et tant de choses ont déjà été écrites! Pour moi cette expérience a été comme une mort, mais surtout : une renaissance. Le jeune homme, le fils, simple prolongement de ses parents, n’est plus. Le citoyen modèle lui aussi a disparu à jamais pour laisser place à un être nouveau, en devenir, une énigme non répertoriée.
Expérimenter le Tout, la transcendance est un début, une porte d’entrée vers une incarnation nouvelle et plus réelle, plus pertinente, fondamentalement transformatrice, une vie en accord avec la Conscience universelle. J’appelle ce processus la “mutation en continu” car notre énergie personnelle subtile s’éveille pour nous livrer constamment ses merveilleuses intentions et orienter notre quotidien à chaque pas.
Après l’Éveil, on n’est plus jamais seul.
À l’époque j’étais bouddhiste
Un matin comme les autres, fin des années 80… je suis devenu : un éveillé.
Entre camarades bouddhistes, nous avions coutume de nous encourager en nous réunissant pour la pratique matinale. J’étais à l’époque bouddhiste et étudiant aux Arts Appliqués à Paris mais mon nouvel emploi du temps ne me faisait pas peur. Déterminé, je ne laissais pas ma volonté flancher devant mon réveil, qui s’enclenchait pourtant chaque jour trop tôt. Dès six heures et demie, je m’arrachais péniblement de mon lit douillet, parcourais la ville à pied pour m’efforcer de me concentrer durant plus d’une heure sur quelques lignes de calligraphie, inscrites sur un étrange parchemin. Un matin enfin, mon enthousiasme, ma curiosité et mon absolue détermination furent finalement couronnés par la manifestation du Sublime. Je méditais depuis une heure quand une soudaine et furieuse énergie lumineuse jaillit de mon bas ventre, traversa ma poitrine, bousculant complètement mes viscères au passage, pour atteindre sa cible : le sommet de mon crâne. En cet instant, je fus littéralement ébloui.
Mon égo s’évanouit d’un coup alors que je me fondais dans la conscience universelle. Un silence intérieur chaud et épais remplaça l’éternel petit moi égocentrique, anxieux et bavard. Je ne faisais plus qu’un avec l’Univers. Je goûtais à l’infini et un sentiment bienheureux m’enveloppait. Oui l’infini existait, ce n’était plus une simple théorie. Toute beauté avait pris corps en moi et le doute, caractéristique du mental, avait totalement disparu. Il n’avait plus lieu d’être. Le Tout se présentait à moi et tout était dit. J’étais cela et rien d’autre, j’étais la substance même de l’Univers. Je ne me noyais pas car j’appris à nager dans le Sublime en une fraction de seconde. Toute pensée, toute inquiétude, tout questionnement s’étaient volatilisés. Je respirais l’Infini et l’Éternel. Bien entendu, cette expérience allait marquer ma vie pour toujours et bouleverser en profondeur mes décisions et attitudes à venir.
Je vis l’état de Bouddha et personne ne me croit
Au sortir de cette fabuleuse expérience, j’ai essayé de faire comprendre à mes camarades de pratique que je venais de réaliser en moi l’état de Bouddha ! Mais je perdais mon temps en d’inutiles descriptions, j’essayais en vain, tant bien que mal, de prouver qu’un monde d’une incommensurable beauté existait bel et bien en nous et non en dehors. Je jubilais: ainsi donc tout ce qui s’était écrit dans les livres par les grands éveillés de ce monde n’était pas que théorie ! Nous étions tous bel et bien potentiellement des Bouddhas ! À mon grand regret, personne ne se sentit concerné. Ne parlons pas de mes amis ou de mes parents… Je ne rencontrais qu’indifférence, mépris, incrédulité.
Aux yeux de mon entourage, j’étais un fou, un mythomane se prenant pour la réincarnation de Bouddha, un simple d’esprit qui perdait son temps. J’enrageais de voir à quel point les gens préféraient se satisfaire d’une vie limitée, nourrie par l’ignorance et la médiocrité. Certains devaient me trouver bien présomptueux et arrogant. Pour eux les vérités couchées sur papier ou dictées par les médias étaient bien plus réelles et convaincantes. Mais à présent, ce respect aveugle pour les autorités homologuées par le plus grand nombre, reconnues d’intérêt public, me révoltait.
Extase et béatitude absolues
Ce matin-là, provisoirement affranchi de mon égo et plus léger que jamais, je prenais congé de mes amis bouddhistes. Extase et béatitude siégeaient toutes entières en moi. J’étais heureux comme je ne l’avais jamais été. J’étais vrai, allégé de tout trouble, libre. J’étais l’Infini fait homme. En empruntant le métro, je me rendis compte qu’il n’y avait pas besoin de partir dans un monastère au Népal à des milliers de kilomètres pour réaliser le Soi Divin. Cet état extatique se prolongea une bonne partie de la journée. Pendant tout ce temps, je ne fus troublé par aucune émotion parasite négative, aucune déception, irritation, angoisse… malgré la totale incompréhension de petite-amie et de mes compagnons de classe qui me toisaient tous du regard avec un air sceptique. Je n’étais pas sur la même longueur d’onde, tout simplement , et je doute encore aujourd’hui que quiconque puisse comprendre cette expérience sans l’avoir vécue soi-même.
Premier enseignement : l’égo est un usurpateur
Cette expérience unique en son genre m’a montré que l’égo, c-a-d la personnalité, n’est pas notre véritable identité. Si l’égo est indissociable de la vie sur terre – nous sommes en effet forcés de composer avec cette entité – nous sommes en réalité bien plus que cela. La dimension infinie que je nomme divine est si sublime que tous les mots du monde ne suffiraient pas à la décrire. Mes déconvenues avec mes proches m’ont d’ailleurs appris que parler d’elle c’est déjà la diminuer, c’est la jeter en pâture au mental qui s’empresse d’en détruire la grandeur et la beauté.
La voie de l’illumination, amie de la solitude
Pour être honnête, je dirais que peu de personnes sont attirées par la Voie de l’illumination tant elle est l’expression d’une quête obsessionnelle, synonyme de solitude. Je dis solitude et non isolement car il y a une nuance. En effet l’Être est seul devant sa grande réalisation. C’est une réalité qu’il est obligé d’assumer s’il veut progresser. Mais loin de s’y résoudre, il se perd en distractions et invente mille et une pirouettes pour donner le change. Il se convainc que « l’homme est un animal civilisé » à travers les concepts de famille et d’amitié qui cimentent les liens, nous soudant les uns aux autres. Il crée des communautés pour échapper au véritable labeur intérieur qui se vit en solo. Mais l’homme n’est un animal civilisé que parce qu’il redoute la solitude, qu’il confond d’ailleurs avec l’isolement, condition pourtant sine qua non à toute évolution. Il mendie de l’amour, de la rassurance, du réconfort. Sans cesse, l’égo lui fournit mille et une stratégies pour attirer dans sa geôle un compagnon de route. Tandis que la réalisation spirituelle unit réellement tous les êtres comme frères et sœurs en leur dévoilant leur identité profonde qui est à l’image du Grand Tout. Elle fait sauter les barrières et éveille à l’Amour vrai, celui qui ne passe pas par la capture de l’autre.
L’Éveil : le début d’une nouvelle vie
L’Éveil, cette dissolution momentanée de mon égo, ne fut pas qu’un clin d’œil dans ma vie. Il fut pour moi une véritable initiation, l’amorce d’une révolution intérieure profonde et radicale, une mutation à venir, en plusieurs étapes. Cette quête devait me révéler peu à peu à moi-même pour me mener à ma réalisation personnelle, non pas dans un monde imaginaire à l’écart de la société, mais au contraire, au sein même de notre monde, au cœur de la communauté humaine. Je pourrais un jour y trouver ma place, une place authentique et à mon image.
Un égo plus conscient
Depuis cette expérience d’Illumination, mon égo a considérablement changé. Revenu maintes fois à la charge, il a cependant été tellement affaibli par ce déracinement premier, que ses forces ont peu à peu décliné jusqu’à ce qu’il accepte de se soumettre à plus grand que lui. Son empire, fait d’arrogance et de brutalité, disparu un jour complètement car je ne croyais plus en lui et je ne m’y identifiais plus. J’avais enfin ouvert la porte, laissant le monde divin s’engouffrer joyeusement. Désormais, Iurikan*, mon compagnon depuis toujours, allait se manifester toujours plus et de guider sur le chemin de la Connaissance de soi. On ne détruit pas l’égo. Il est vrai, c’est un organe malade et surdimensionné, mais il nous est aussi utile que les bras ou les pieds. Il peut néanmoins évoluer, en se convertissant peu à peu à la dimension divine, il gagne en intelligence et en bienveillance. Cela demande du temps car il s’agit à la base d’un outil grossier et limité, empêtré dans le pathos depuis des millénaires. Ce travail est loin d’être évident mais il est possible.
Par intégrité, je ne vous raconterai pas de belles histoires et surtout, je ne créerai pas de raccourcis littéraires pour idéaliser ce qui ne peut et ne doit pas l’être. Pour parler franc, tant que l’on n’a pas rencontré à travers un véritable Éveil, la dimension supérieure de l’être, l’égo a quasiment les pleins pouvoirs. Il n’hésite pas à en abuser en se faisant passer pour le seul et légitime maître en la demeure. C’est un imposteur, un scénariste talentueux qui regorge de créativité et passe son temps à inventer des histoires dans le but de séduire son hôte. Pour se faire, il s’inspire des faits de la vie quotidienne qu’il réinterprète à sa sauce et bien sûr, toujours à son avantage. Il transforme les êtres humains en comédiens prodigieux ou plutôt, il en fait des marionnettes.
Après cette expérience bouleversante, j’ai dû réintégrer non sans mal, le personnage façonné par ma carte d’identité, mes parents, amis, livrets scolaires… une pâle copie de ce que je suis, obstinément mise au point jour après jour, année après année. Mais ce costume ne me convenait plus. Je ne pouvais désormais plus me contenter de cet individu faux et sans envergure. Je fis le pari que l’égocentrisme ne serait plus mon moteur principal dans la vie, peu importe si ma stabilité socio-professionnelle ou morale devait en pâtir. (…)
À Mathieu et Thierry
Extrait de L’éveilleur, le tonnerre, roman autobiographique et manuel de spiritualité coécrit par Ganji et Iori, disponible en téléchargement gratuit.
* Iurikan est l’entité divine qui a suivi Ganji depuis sa naissance et l’a patiemment guidé depuis sa dimension vers la guérison et la transformation. Il continue aujourd’hui de nourrir son quotidien comme celui de Iori d’une vision pleine de sagesse.
Ganji & Iori
Développement Spirituel, Spiritualité,
Ego, Éveil, Spiritualité