Le chaman, personnage guérisseur et chef spirituel charismatique, fascine. Mais au-delà des attributs folkloriques que nous lui connaissons, quel est son véritable rôle ?
De nos jours et ces dernières décennies, les pratiques de guérison ancestrales du monde entier sont devenues extrêmement populaires en Occident (yoga, Ayurveda, acupuncture, chamanisme et plus encore) mais pour beaucoup, le chamanisme demeure un mystère. Alors qu’est-ce que le chamanisme et que fait le chaman exactement ?
Qu’est-ce que le chamanisme ?
Définition du chamanisme
Cette définition du chamanisme a été élaborée à partir des travaux de chercheurs, anthropologues et chamans, retrouvez les articles référents en fin de post.
Le chamanisme est une tradition ancestrale de guérison et de communication avec le monde spirituel que l’on rencontre sur tous les continents et à toutes les époques, parmi les peuples autochtones traditionnels. Plus encore, il est un véritable art de vivre, une quasi religion qui ancre la « vision » lucide, le sacré et le respect des lois universelles au cœur de la vie quotidienne de la communauté. Toutes les activités du groupe sont influencées par les prédictions et la sagesse du chaman.
À la base, le chamanisme permet de se connecter à la nature et au monde des esprits supérieurs pour obtenir une vision plus large, plus pertinente, plus lucide des phénomènes d’ici-bas comme l’amour, la maladie, la destinée d’un individu. Le chaman recherche avant tout une explication au « mal » qui peut se manifester sous différentes formes, des conseils, un secours, des orientations spirituelles, thérapeutiques ou initiatique pour lui-même comme pour une tierce personne se trouvant dans le besoin. Le chamanisme redéfinit donc complètement les valeurs du groupe : lucidité, sens du sacré, altruisme, santé, combat contre les forces négatives provoquant la maladie ou tout autre mal, enseignement et initiation, deviennent les exigences et les valeurs piliers de la communauté.
Les racines du chamanisme
Le terme « chaman » provient de la tribu Manchu-Tungus en Sibérie. Le nom est formé à partir du verbe ša, qui signifie « savoir », donc le terme « chaman » signifie littéralement « celui qui sait. »
Comme son étymologie l’implique, on ne peut appliquer au sens strict le terme chamanisme qu’aux systèmes et phénomènes religieux des peuples de l’Asie du Nord et de l’Oural-Altaïque, tels que le Khanty et le Mansi, le Samoyed, le Tungus, le Yukaghir, le Tchouktchi et le Koryak. Cependant, le chamanisme est aussi utilisé de façon plus générale pour décrire les groupes autochtones dans lesquels les rôles de guérisseur, chef religieux et conseiller sont combinés. En ce sens, on trouve beaucoup plus de chamans parmi les peuples de l’Arctique, les Amérindiens, les Aborigènes australiens et les groupes africains, comme les San, qui ont conservé leurs cultures traditionnelles jusqu’au XXe siècle.
Le chamanisme a donc des racines dans presque toutes les cultures existantes, des jungles de l’Amérique du Sud aux plaines de l’Amérique du Nord en passant par les régions montagneuses de la Mongolie. On trouve des traces du chamanisme sur tous les continents en particulier chez les tribus « autochtones » traditionnelles. Le chamanisme existe depuis des millénaires. Il s’agit probablement de la pratique spirituelle la plus ancienne du monde.
Découvrez un extrait de notre livre Les Fils de l’Aurore. Ce récit authentique se déroule il y a près de 40 000 ans, on y découvre les racines du chamanisme.
Le rôle du chaman et ses attributs
Qu’est-ce qu’un chaman ?
Le chaman est comme nous l’avons vu plus haut « celui qui sait ».
Selon Alberto Villoldo, Ph.D., fondateur de la Four Winds Society, le chaman est avant tout un guérisseur, un homme-médecine. « Les chamans comprennent que le monde matériel est l’expression d’un royaume énergétique plus subtil et ils sont capables d’interagir avec les deux dimensions. » Le chamane est donc celui qui fait le pont entre notre réalité : le monde matériel, et l’autre réalité : le monde invisible, la dimension spirituelle et énergétique.
Les attributs du chamane
De nos jours on accorde énormément d’importance au folklore qui entoure le chamane : tambour, peau de bête, tissus colorés, colliers de dents acérée, plumes d’aigle, pipe à tabac, eau florale… Mais il ne faut pas oublier que l’accoutrement du chamane ainsi que ses objets fétiches et breuvages chamaniques ont avant tout une fonction visionnaire et guérisseuse : ils lui permettent d’entrer en transe. Cet état modifié de conscience lui est nécessaire pour pénétrer le monde des esprits et communiquer avec ses guides, avec le Grand Esprit, avec les esprits de la nature, ou encore, pour recevoir la « Vision ». Un bon chamane ne possède donc pas forcément toute la panoplie officielle ! Il est avant tout doté de certains attributs spirituels spécifiques qui le prédisposent dès sa naissance à assumer un jour ce rôle.
Le lien intime du chaman avec la nature
Certains chamans sont, comme le décrit le site Shaman Links, particulièrement liés aux esprits de la nature : « Les chamans travaillent avec l’esprit ou l’âme. Ils guérissent la maladie au niveau de l’âme. Ils acquièrent des connaissances en travaillant avec les esprits de la nature tels que les roches et les arbres, la terre, et avec les esprits des animaux et des humains tels que leurs ancêtres. Pour le chaman, tout est vivant et porte l’information. Vous pouvez invoquer cet esprit, cette énergie ou cette conscience ». Cet esprit transmet une aide, une explication à un phénomène donné, une solution.
L’art chamanique de la Vision
Pour communiquer avec ses guides et avec le Grand Esprit, nous l’avons vu, le chaman doit maitriser l’art chamanique de la vision, c’est-à-dire apprendre à modifier son propre état de conscience. Les chamans ont donc recours à divers moyens comme la méditation, la répétition de sons, celui du tambour par exemple, ou encore la prise de plantes hallucinogènes, appelées communément plantes chamaniques. Le chaman « voit » alors à travers un nouveau regard, il voit ce qui se passe, l’origine d’un « mal » donné, sur le plan spirituel. D’autres fois, il reçoit de véritables enseignements qui lui sont directement transmis par ses guides, des esprits protecteurs du monde supérieur liés à la guérison et à la Connaissance.
Le chamane : médium à la naissance
Dans son livre, « An Encyclopedia of Shamanism », l’auteure Christina Pratt dit qu’un chaman par définition est une personne qui a maîtrisé trois choses spécifiques : des états de conscience altérés, la capacité à agir comme un intermédiaire entre les besoins du monde spirituel et ceux du monde physique d’une manière utile à la communauté, et la capacité de répondre aux besoins de la communauté là où les efforts d’autres praticiens (comme les médecins, les psychiatres et les chefs religieux) ont échoué. Dans certaines cultures, cela peut signifier qu’un chaman dispense de la sagesse ou dirige des cérémonies dans des domaines comme la méditation et le travail énergétique, mais encore une fois, les pratiques varient selon la culture. Pour devenir un intermédiaire entre les besoins du monde spirituel et ceux du monde physique, le futur chaman doit être passé par la mort. C’est pourquoi, parmi les chamans du monde entier, on retrouve des expériences similaires : à un moment donné de leur vie, tous ont dû passer par la mort : maladie, accident, expérience spirituelle mystique…
Le chamane est dès la naissance un être doué d’une sensibilité extraordinaire, un médium capable d’une empathie constante et extrême qui le prédispose à percevoir la réalité occulte, la face invisible, d’une personne ou d’une situation donnée. Mais cette qualité, lorsqu’elle n’est pas comprise, est un lourd fardeau. En effet la médiumnité est l’aptitude à recevoir des esprits en soi, or le monde des esprits est vaste et comprend également celui des esprits inférieurs : les êtres humains défunts, les entités négatives et certains parasites éthériques vampirisants. Ainsi, tant qu’il ignore sa nature et le rôle auquel il est appelé, le futur chamane peut souffrir de pollution par les esprits et entités au cours de sa vie. Seule l’initiation et les épreuves spirituelles qu’il accepte de vivre peuvent le délivrer et l’élever au rang de chamane, il devient alors le médium privilégié des esprits supérieurs.
Le vol de l’âme – soul flight
Toujours selon le site Shaman Links, certains chamans ont la particularité de pouvoir voyager hors de leur corps. « La pratique du chaman est également caractérisée par le vol de l’âme ou soul flight. Il s’agit d’un changement de conscience que fait le chaman, qui permet à la partie libre de son âme de quitter don corps. Le chaman peut alors rechercher des informations pour la guérison et la croissance spirituelle de la personne qui le consulte. Pendant le vol de l’âme, le chaman est à la fois dans la pièce et en « voyage », il a conscience de ce qui se passe sur les deux plans. »
Le chamane et le monde invisible
Le chamane est l’intermédiaire entre le monde physique et le monde subtil, spirituel, énergétique, occulte, invisible. Cette dimension nous entoure de toute part et sous tend notre réalité visible. En fait, tout ce qui existe dans le visible trouve son essence et son origine dans le non visible. C’est pourquoi, la sensibilité médiumnique du chamane est extrêmement précieuse. Elle lui permet de comprendre l’origine de tout trouble : maladie, conflit, désordre, accident, malheur. Le chamane se connecte au monde spirituel et en revient chargé d’explications et de réponses qui clarifient parfaitement la réalité d’un point de vue tout à fait inédit et surprenant. Il peut ainsi prévenir, guérir une maladie ou redresser une situation négative, potentiellement destructrice.
C’est également dans la dimension invisible et spirituelle que le chamane rencontre ses alliés. Ceux-ci sont des esprits protecteurs des plans supérieurs, c’est-à-dire qu’ils servent l’intelligence supérieure. Ils sont eux-même porteurs de la Connaissance. Mais pour rencontrer des esprits protecteurs de qualité, le chamane doit avoir atteint un niveau spirituel élevé, il doit avoir rencontré et dépassé son propre égo, être mort à soi-même.
Être chaman aujourd’hui : l’exemple de Ganji
Médium sans le savoir
Ganji a été élevé au rand de chaman par ses esprits guides au terme d’un long parcours initiatique alors qu’il ne l’a jamais recherché. Médium depuis l’enfance sans le savoir, il a régulièrement subi les attaques des esprits défunts et des entités. La souffrance causée par cette agression de son corps et de son esprit a éveillé en lui un désir de dépassement de soi et de compréhension du « mal ». Son grand potentiel spirituel s’est révélé très utile puisqu’il lui a permis d’atteindre l’Éveil à 20 ans, au terme de plusieurs années de méditation quotidienne. Cette expérience de dépassement de l’égo et de fusion avec la conscience universelle divine a complètement redéfini sa personnalité et sa vision de la vie. Dés ce moment, il a rejeté sa carrière de directeur artistique dans la publicité pour voyager et connaître le monde.
Un lien chamanique à la nature
Sur l’île de la Réunion, il a vécu au cœur de la nature une initiation au chamanisme quotidienne. C’est là-bas que son lien avec les éléments s’est révélé, il a entre autres choses découvert qu’il pouvait appeler la pluie ou à l’inverse, la faire cesser. Il a pu vivre d’inoubliables et enseignantes expériences de fusion avec le végétal et avec l’esprit de certains animaux. De retour en France, un rêve médiumnique l’a mis sur la voie de l’Iboga, une plante sacrée originaire d’Afrique. La première nuit de son initiation, il a expulsé à sa grande surprise certains esprits qui s’étaient attachés à lui, prenant enfin conscience des raisons mystérieuses de sa souffrance psychologique. Cette guérison spectaculaire lui a restitué sa pleine force spirituelle ainsi qu’un bien-être immense. Il a alors découvert au fil des ans sa médiumnité tout en continuant à purifier son corps et son esprit avec les plantes chamaniques.
Découvrez le parcours initiatique de Ganji et de nombreux enseignements chamaniques dans L’Éveil d’un chamane.
La découverte de ses guides
C’est en 2008 que Ganji est véritablement « passé de l’autre côté ». Au cours d’une expérience chamanique extatique particulièrement intense, il rejette une tumeur cérébrale hors de son corps. Durant cette opération, il passe par la « mort » avant de revenir à lui-même. Depuis, il a acquis la capacité à naviguer d’un monde à un autre et sa médiumnité s’est largement affirmée. Passé maître dans l’art de la transe, ses guides et esprits protecteurs se sont peu à peu révélés à lui et lui ont enseigné l’art de la « Vision ». Il lui a été transmis un jeu de carte unique qui lui permet depuis de nombreuses années de se relier avec Iurikan, son guide principal sur le plan céleste.
Homme-médecine
Au fil de son instruction et de sa pratique Ganji est devenu un homme-médecine, constamment instruit sur la réalité occulte (invisible) de notre monde et de la condition humaine. Grâce à ses guides et à ses propres connaissances, il peut « voir » la nature et l’origine du « mal » du consultant. Médium, chamane et homme-médecine, il reçoit de nombreuses et précieuses indications qui lui permettent d’orienter la personne dans sa guérison, dans une meilleure connaissance d’elle-même, de sa nature et de sa vocation. En savoir +
Iori
Article partiellement élaboré à partir de ces sources:
https://people.howstuffworks.com/shaman.htm
https://shamanism.com/what-is-shamanism
https://www.centreofexcellence.com/shaman/
https://www.britannica.com/topic/shamanism
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