Santé corps et esprit

Rencontre avec le Bois Sacré au Gabon

Pendant mon périple de 3 mois au Gabon, j’ai voulu aller à la rencontre de l’Iboga, arbuste sacré renommé dans le monde entier pour sa science de la guérison et son enseignement mystique.

À la recherche de l’Iboga sacrée

Où puis-je trouver de l’Iboga de qualité ? Ai-je un jour demandé à mon ami Azaré. Je sais qu’il connaît la réponse parce qu’il a été élevé par sa grand-mère, une nganga (chamane) réputée. En effet, depuis notre rencontre, Azaré ne cesse de me conter des histoires sur les secrets du Bwiti et les pratiques « mystiques » largement répandues au Gabon. Il m’interroge parfois à l’improviste : « Qui est la mère du Bwiti Iori ? » Et il est heureux lorsque je réponds sans hésiter : « le Dissumba ! ». Il a à cœur de me transmettre le savoir des anciens. Chaque fois que nous partons en « brousse », il ne manque pas de me montrer les nombreuses variétés d’arbres et de plantes les plus utiles sur le plan médicinal et ésotérique, en m’informant de leurs vertus et des maladies qu’elles ont le pouvoir de guérir.

Ce jour-là, il me répond aussitôt : « je connais un village à quelques kilomètres de là où tu pourras rencontrer des ngangas qui cultivent leur propre Iboga. Tu pourras voir l’arbuste de près, tu seras contente !». Un nganga au Gabon, est une personne qui s’est initiée au Bwiti, a prit le Bois Sacré et a suivi des étapes initiatiques successives, années après année. Cette personne est peu à peu devenue maîtresse dans son domaine, et a finalement gagné le droit de bâtir son propre temple pour recevoir les malades et autres âmes en quête de connaissance mystique et ésotérique. Le nganga peut être un homme ou une femme, il est détenteur d’un savoir traditionnel et ésotérique transmis de génération en génération et largement dispensé par son esprit protecteur, « l’ancêtre » auquel il est dévoué. Le Bwiti est donc à la fois un culte des ancêtres et un culte initiatique qui transmet des connaissances, des pouvoirs, des guérisons et des secrets que l’on a intérêt à garder… L’Iboga joue un rôle majeur puisqu’elle ouvre des portes et transmet elle aussi sa science à l’initié, elle le guide, l’enseigne et le guérit.

Enthousiaste, je lui propose de partir dès le lendemain.

Notre périple dans la terre de l’Iboga

C’est ainsi que nous nous donnons rendez-vous à 7 heures du matin à la gare où l’on trouve des voitures en partance pour différents villages. Nous empruntons la route goudronnée et nous traversons plusieurs villages en bordure de route, en nous arrêtant de temps en temps pour déposer quelqu’un ou de la marchandise. Arrivés à un certain stade, nous entrons dans une vaste zone de plantation, la route est à présent en terre battue, mais en assez bon état. Nous traversons de très nombreux hectares de plantation pour arriver dans un village reculé. De part et d’autre, s’étend une végétation luxuriante, c’est absolument magnifique.

Nous nous présentons au premier temple Bwiti mais le nganga est absent. Parti très tôt le matin en brousse pour récolter des plantes médicinales, personne ne peut dire à quelle heure il va rentrer. Après avoir salué les habitants de ce minuscule hameau et prit en photos les petites brebis très mignonnes, nous décidons d’explorer les lieux. C’est tellement beau que malgré la chaleur, nous avons à cœur de nous immerger dans ce tableau vivant. Près d’un kilomètre plus tard, nous découvrons une première habitation, et allons saluer ses habitants. Très aimable, le maître des lieux nous reçoit chaleureusement et nous apprend que quelqu’un a volé tous ses pieds d’Iboga lors de son voyage à Libreville quelques jours auparavant, à son retour tous les arbustes avaient disparu ! Peinés et indignés, nous reprenons notre chemin.

Rencontre avec un « papa » nganga

Quelques kilomètres plus loin, nous rencontrons un nganga fort intéressant, son fils spirituel est avec lui et se repose après une nuit initiatique intense, il est en apprentissage à ses côtés depuis sa 1ère cérémonie initiatique, qui a eu lieu plusieurs années auparavant. Celui-ci nous fait visiter sa plantation impressionnante d’Iboga. Elle s’étend jusque dans la foret où nous découvrons à l’abri des regards, le fleuve sacré où il baigne ses futurs « banzis », les jeunes initiés. C’est un lieu où règne une paix profonde et un vrai mystère… Je suis reconnaissante qu’il nous autorise à y pénétrer. Il m’explique que ces arbustes sont réservés à ses initiés, manière subtile de me proposer une initiation à ses côtés. Piquée de curiosité je l’interroge sur son Bwiti. Au Gabon, il existe de nombreuses traditions Bwitis, certains Bwitis se ressemblent mais ils ont tous leurs spécificités. Il y en a qui traitent et guérissent, d’autres qui font voyager au pays des ancêtres, d’autres qui transmettent des connaissances, d’autres des pouvoirs… Nous échangeons un bon moment sur ce sujet passionnant et je décide d’accepter son invitation.

Depuis mon arrivée au pays, j’ai rencontré de nombreux ngangas hommes et femmes pour mieux comprendre le Bwiti et leur façon d’appréhender la maladie. Mais c’est la première fois que je ressens une telle affinité et le désir de participer à une cérémonie. J’explique à ce « papa » spirituel que j’ai déjà été initiée de nombreuses années auparavant et que je connais bien la plante. Mais il me dit que ça ne pose aucun problème. Nous convenons donc d’un rendez-vous. Avant de prendre congé, il me fait un cadeau inattendu : il m’invite à choisir moi-même l’arbuste dont je prendrai les racines lors de la cérémonie ! Ravie, je me dirige vers la foret.

La découverte magique de l’arbuste Iboga

Au bout d’une centaine de mètres, et quelques pieds d’Iboga plus loin, je découvre enfin un arbuste qui m’interpelle. Il semble animé d’un esprit, d’une conscience propre. J’ai clairement l’impression qu’il me voit et me sourit. Il est beau, doux et gai, je l’aime immédiatement. Je m’approche de lui avec révérence et le salue spontanément, le remercie pour les soins et les enseignements qu’il va me prodiguer. Par ailleurs, le nganga m’a expliqué qu’il faut parler à l’arbuste qu’on choisit, lui expliquer pour pourquoi on vient à lui. Un frisson de joie et d’émotion me parcourt : le Bois Sacré m’a sauvé et enseigné tant de fois depuis toutes ces années, je suis tellement reconnaissante de le rencontrer aujourd’hui en face à face !

Lorsque je ressors de la brousse toute contente, j’aperçois une femme et deux petites filles aux côtés des deux hommes. Le nganga nous présente à sa famille avec un large sourire. Heureux de conclure ensemble un accord, nous planifions la date de la cérémonie. Avant de partir, j’improvise un petit goûter pour fêter ça, avec des biscuits que j’ai apportés. Le papa va chercher du vin de palme qu’il prépare lui-même et qui est en effet délicieux, mais il fait vite tourner la tête ! Lorsque nous entendons une voiture s’approcher, le couple nous fait signe de nous presser car les voitures étant rares, il ne faut surtout pas rater celle-ci ! Nous prenons congé dans la gaieté et c’est ainsi que nous repartons pour la ville, Azaré et moi, le cœur en joie de cette belle rencontre et de cette promesse de retrouvailles.

Ma cérémonie avec le Bois Sacré

Ma rencontre avec le Bois Sacré fut intense… Inoubliable. Dans un prochain article je vous dévoilerai les détails de ma cérémonie, une nuit gravée à jamais en moi. Son impact sur ma santé et ma vision de la vie fut tel que je suis revenue profondément changée du Gabon.

Iori et Ganji

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